Que faire au Japon ? On connaît tous le trio gagnant des grandes villes : Kobe, Kyoto et Tokyo mais… il y a bien plus à découvrir !
Le Japon, c’est aussi un pays qui fait vivre ses traditions. Pour peu que tu t’aventures un peu hors des sentiers battus, tu verras que le pays te réserve de merveilleuses surprises !
Alors chasse vite l’image des villes surpeuplées, polluées et embarque plutôt vers le Japon authentique !
Osaka
Osaka est la capitale gastronomique du pays. Tout en étant une grande ville, elle offre la possibilité de se plonger dans le Japon d’antan. Et quoi de plus enchanteur quand on cherche que faire au Japon, que d’aller voir la floraison des sakuras ?
Les cerisiers en fleur
Le château d’Osaka est entouré d’un superbe parc et de douves très impressionnantes. C’est le rendez-vous idéal pour profiter de la fête des cerisiers. Elle a lieu le plus souvent au mois d’avril mais la date est variable en fonction de la floraison des cerisiers. En effet, les fleurs ne s’épanouissent que 2 semaines au maximum ! Pour profiter de ce spectacle naturel, il te faudra donc prendre ton billet un peu à la dernière minute. Les Japonais profitent de ce temps éphémère pour se retrouver sous leurs arbres préférés et manger, boire, faire la fête. Cette pratique ancestrale s’appelle le hanami. Pendant la saison de la floraison, des marchés aux plantes s’installent dans la ville, des danseurs de rue se produisent et des défilés ont lieu. Osaka prend des airs de festival !
La fête des cerisiers a aussi une dimension spirituelle. Pour les bouddhistes, la floraison fugace des arbres symbolise à la fois la fragilité et la beauté des choses et de l’existence.
Pour admirer les fleurs de sakura, je te recommande Sakuranomiya et son ambiance bucolique, juste au nord du château d’Osaka. Sinon, tu peux aussi aller au Parc d’Ueno mais il a tendance à être très fréquenté. Mais pour moi, le meilleur spot reste le Mont Yoshino et ses 30 000 sakuras qui s’accrochent aux pentes de la montagne.
Sumiyoshi
Sumiyoshi, c’est la promesse de découvrir une religion nippone d’un autre temps, d’avant l’arrivée du bouddhisme chinois. Le sanctuaire se compose de 4 bâtiments principaux datant du IIIème siècle, dans le plus pur style Sumiyoshizukuri. Il se caractérise par des édifices bien ancrés dans le sol, massifs, couverts de toits de chaume et aux décorations assez sobres.
Le temple a été reconstruit au XIXème siècle et classé Trésor National, c’est dire combien il compte pour le pays ! Historiquement, c’était une halte pour les marins qui venaient prier avant de reprendre la mer.
Si tu t’arrêtes à Sumiyoshi, n’oublie pas de jeter un œil aux 700 lanternes de pierre du sanctuaire !
Le temple de Shintennoji
On vient peut-être autant dans ce temple pour le visiter que pour profiter du marché aux puces qu’il abrite. Ici, tu pourras trouver à moindre coût des souvenirs du Japon : porcelaine, kimonos, estampes… Pendant que tu flânes, fais un arrêt dans une des échoppes de nourriture locale. C’est un des meilleurs endroits pour déguster les spécialités locales. Ce n’est pas forcément le premier lieu auquel on pense quand on se demande que faire au Japon mais ça vaut vraiment le coup !
Quant au temple en lui-même, il a été construit par le prince Shôtoku-Taishi. C’est un des plus anciens et des plus grands lieux de culte du Japon. En retrait de l’agitation de la ville, tu peux tranquillement profiter du bassin devant le pavillon de bouddha. Ecris ton vœu le plus cher sur une petite latte en bambou et lance-la dans l’eau, au milieu des tortues. Si la légende dit vrai, il se réalisera.
A l’intérieur, je te conseille de visiter les trois bâtiments principaux : le pavillon kôdô, le pavillon kondô et la pagode. Petit plus : la pagode est accessible au public, c’est assez rare au Japon. Le jardin est aussi magnifique en toutes saisons !
Hozenji Yokocho
Cette petite rue pavée datant de l’ère Edo se situe derrière le temple Hozenji, au Sud de Dotombori. Le temple se visite, il donne l’impression d’être transporté plus de cent ans en arrière, surtout lorsque la nuit tombe. Une statue bouddhiste trône à Hozenji. Elle est recouverte de mousse car tout le monde l’arrose. A l’origine de cette pratique un peu surprenante, une légende, comme souvent : une femme aurait vu son rêve se réaliser après avoir versé de l’eau sur la statue.
Dans la petite rue près du temple, tu trouveras une soixantaine d’échoppes de nourriture traditionnelle. C’est le lieu idéal pour déguster les takoyaki, des petites boulettes de pâte fourrées de morceaux de poulpe. Si tu n’aimes pas le poulpe, goûte une autre spécialité locale : l’okonomiyaki. C’est une sorte de galette aux oeufs garnie. Originellement, c’était un plat de disette où l’on mélangeait tous les restes mais aujourd’hui, il était très apprécié comme en-cas ou repas.
Le quartier de Shinsekai
Shinsekai signifie “nouveau monde”. Sorti de terre en 1912, ce quartier d’Osaka avait pour but de redonner à la ville un coup de jeune. Résultat, un étrange patchwork à la fois kitch et fascinant, mélange d’architecture new yorkaise au sud et française au nord. A l’époque, c’était la partie interlope de la ville, repère des yakuzas, des vagabonds et des prostituées. Maintenant, on s’y promène pour goûter aux spécialités proposées dans les échoppes aux néons clignotant. En tête, le kushikatsu, une brochette de boeuf panée et frite.
N’oublie pas lors de ton passage de toucher les pieds de la statue Billiken, c’est sensé porter chance. Tout le monde croit qu’elle est typiquement japonaise mais en fait, c’est une artiste américaine qui l’a créée ! En tous cas, je suis sûr que tu apprécieras le charme à la fois désuet et fascinant de Shinsekai. Au bout de la rue principale, prends le temps d’admirer la tour Tsutenkaku. Érigée en 1912, elle s’inspirait de l’Arc de Triomphe pour sa partie basse et de la Tour Eiffel pour sa partie haute. Après la reconstruction en 1956, la référence à l’Arc de Triomphe a disparue mais… ça vaut le coup quand même !
Le sanctuaire Shinto d’Ise
Un immanquable si on cherche que faire au Japon ! Le sanctuaire d’Ise, lieu le plus sacré du pays, se rejoint en prenant le train de la ligne Kintetsu jusqu’à Tsu City. Ensuite, je te conseille de louer une voiture chez Nippon Rent-a-car, à 10 min de la gare, pour aller jusqu’à Ise.
Ise se compose de 2 sanctuaires qui sont parmi les plus vénérés du Japon. Ise Kôdaijingû (naikû), le sanctuaire intérieur, et Ise Toyouke Daijingû (gekû), le sanctuaire extérieur. Ils sont distants de 6 kilomètres mais ont tous les deux été fondés à la même date, en 478.
Les bâtiments sont tous en bois de cyprès sacré provenant des forêts environnantes. Ils sont construits sur le modèle des anciens greniers à grains japonais d’avant l’arrivée du bouddhisme.
Pour garantir la pureté du sanctuaire, il est entièrement détruit et reconstruit tous les 20 ans depuis 690. Cette tradition se nomme sengûshiki. Elle trouverait son origine dans une ancienne tradition : au décès de l’empereur, sa demeure, portant la marque de la mort, devait être reconstruite dans un autre lieu. Les édifices actuels datent de 2013.
L’intérieur du sanctuaire
Le lieu abriterait les esprits des empereurs japonais mais ce dont on est sûr, c’est que le miroir Yata no Kagami y est conservé. Il aurait appartenu aux premiers empereurs mais seuls les prêtres et membres de la famille royale y ont accès.
L’accès au sanctuaire intérieur se fait via le pont Uji Bashi. Juste à côté se trouve la boutique Akafuku qui vend les célèbres mochis à la pâte de riz et haricot rouge. A sa création en 1707, c’était seulement un des nombreux salons de thé destinés aux pèlerins. Il a perduré jusqu’à aujourd’hui, notamment grâce à sa recette inimitable. D’ailleurs, les ateliers se visitent. La jolie rue dans laquelle est située la boutique abrite aussi quantité d’échoppes où tu pourras te restaurer le midi.
Après avoir passé le pont, va te purifier au pavillon des ablutions. C’est nécessaire pour entrer dans le domaine de la déesse du soleil Amaterasu. Attention, le bassin de droite est accessible aux touristes et aux pèlerins (celui de droite est pour les prêtres) ! En te baladant dans la forêt de cèdres, tu verras de nombreux autres temples secondaires. Enfin, en haut d’un grand escalier apparaît la partie la plus sainte du sanctuaire : aucun visiteur n’est admis dans la demeure d’Amaterasu.
Le sanctuaire shinto d’Ise est vraiment un lieu magnifique qui t’entraîne dans une autre époque, bien loin des grandes villes du pays. C’est un endroit idéal pour visiter le Japon hors des sentiers battus.
Les perles japonaises
Mikimoto Pearl Island
Il faut se lever tôt pour se rendre à Mikimoto Pearl Island. C’est le premier lieu du monde dans lequel la culture de l’huître perlière a été réussie. Avant, la pêche était assurée par les femmes Ama qui plongeaient en apnée à 10 mètres de profondeur ! C’est une tradition vieille de 2000 ans mais aujourd’hui les Ama ne descendent plus dans le fond de l’eau que pour les touristes. D’ailleurs, tu peux assister à leur démonstration. En 1985, un homme d’affaire, Kokichi Mikimoto, a fait de cette pêche une industrie en déposant son fameux brevet. Il avait trouvé comment créer des perles sphériques en introduisant dans l’huître un petit noyau autour duquel la nacre se forme. Sur l’île, il fait quasiment l’objet d’un culte !
Le musée t’explique en anglais avec des films et des photos comment la culture des huîtres fonctionne. Par ailleurs, tu peux aussi venir admirer les œuvres et les bijoux réalisés à partir des perles de la région. Après ta visite, il est possible de goûter aux spécialités locales cuisinées par les femmes Ama. Ce n’est pas donné (37 euros/ personne) mais ça vaut le coup !
La culture des huîtres perlières est très délicate. En effet, les coquillages doivent baigner dans une eau ne descendant jamais en-dessous de 13°C. De plus, elles ont besoin d’un flot continu de plancton pour être correctement nourries. Ensuite, une fois récoltées, elles sont triées, percées, rangées par calibre et par couleur. Chaque collier est composé d’un assortiment de perles triées avec application et enfilées sur un fil de soie. Bref, tout est très minutieux et demande un grand savoir-faire ! Tu ne t’attendais peut-être pas à tomber sur une culture d’huîtres perlières en cherchant que faire au Japon. C’est justement l’intérêt de voyager hors des sentiers battus : tu découvres des endroits insoupçonnés !
L’observatoire Yokoyama
Pour finir ta journée, je te conseille de rouler jusqu’au belvédère de Yokoyama. Il te permettra d’avoir une vue imprenable sur l’incroyable panorama de la baie d’Ago. 64 îles sont disséminées dans l’eau ! Jette aussi un coup d’œil à l’Est où s’étend l’Océan Pacifique, et à l’Ouest, où tu apercevras les chaînes de montagnes Kii et Kumanoda.
Les chemins de pèlerinage
Kumano Kodo, un réseau de sentiers dans la montagne
Déjà avant l’apparition des religions bouddhistes et shintoïstes au Japon, les habitants de la péninsule de Kii rendaient un culte à la nature. Le site est donc estimé sacré depuis très longtemps. Pendant la période Heian (794-1185), la cour impériale de Kyoto voyageait pendant 30 à 40 jours pour rejoindre ces terres, considérées comme une sorte d’enclave paradisiaque. 3 grands sanctuaires y ont été établis : Hongu, Nachi et Hayatama. Tous trois sont classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, de même que les chemins. Selon celui que tu empruntes, tu rencontreras différentes curiosités sur ta route : statues, pierres gravées… mais aussi des “oji”, des temples secondaires.
Au total, c’est un réseau de 7 chemins qui a été conservé. Les 4 principaux sont Nakahechi, le chemin impérial, Kokechi, celui que la montagne, Ohechi, celui de la côte et Iseji. Ce dernier a été pavé à l’Ère Edo car beaucoup de pèlerins l’empruntaient.
Si jamais tu restes un peu dans la région, tu peux partir en randonnée pendant quelques jours ou profiter des eaux thermales. A Kawayu, Yunomine ou Wataze, il est possible de se baigner dans les sources chaudes. En plus, le cadre est absolument splendide !
Les balades à faire
Si tu ne veux pas suivre un chemin du début à la fin, tu peux aussi t’imprégner de l’ambiance du lieu en marchant quelques heures. Je te propose 3 balades différentes.
Pour la première, laisse ta voiture près de la gare d’Umegadani. La rando dure 4-5 heures sans trop se presser. Elle monte un peu mais si tu y vas doucement, ça ne devrait pas poser de problème. Une fois arrivé(e) à la gare de Kiinagashima, tu peux rentrer en train à ton point de départ ou marcher encore un peu jusqu’au village de pêcheurs un peu plus loin.
La deuxième rando te mène vers un des plus beaux points de vue du séjour : le mont Tengu-kura. Le point de départ au situe au niveau de l’arrêt de bus Washige. Le chemin est vraiment magnifique : le pavage s’enfonce à travers la forêt dans un superbe décor. Une fois au sommet, tu as une vue panoramique sur la montagne, la mer et le port !
Enfin, si tu veux quelque chose de moins sportif, emprunte la Hamakaido North Route qui chemine tranquillement le long de la côte. La plage est super pour se baigner ou bronzer sur le sable. Seul point négatif : une jetée en béton qui gâche un peu la vue. A part ça, l’eau est à bonne température et vraiment propre ! Le bon plan, c’est d’aller te balader en pleine semaine, quand il n’y a presque personne. Ainsi, tu es seul(e) pour profiter de la vue autant que tu veux.
Ninjas et cascades
La légende des ninjas
Tout d’abord, sache qu’on t’a menti : les ninjas… ne s’appellent pas vraiment “ninjas”. Ce mot a été formé au XXème siècle à partir du kanji de “furtivité” et d’“endurance” auquel on a ajouté le suffixe “ja/sha” qui désigne un métier. Le nom historique des ninjas serait plutôt “shinobi” ou “shinobi no mono”, littéralement : “celui qui a l’art de disparaître”.
On n’est pas vraiment sûr de la date à laquelle les guerriers ninjas ont fait leur apparition au Japon. On sait par contre qu’ils ont joué un grand rôle durant les conflits de la période Sengoku (1467-1603). Souvent, c’étaient des serviteurs ou des paysans chargés de transmettre des messages en toute discrétion mais un corps d’élite armé a bien existé. D’ailleurs, leur QG aurait été la vallée d’Akame. La profession de ninja s’ancre vraiment dans un contexte de guerres quasi permanentes entre les différents clans qui se partagent le Japon.
Par contre, les ninjas ne sont pas forcément habillés en noir comme on a l’habitude de les voir dans les mangas. Ils portent souvent des déguisements : habits de paysans ou de Komosô (moines), par exemple. Il était aussi assez courant pour les ninjas de se glisser parmi les rangs de l’ennemi pendant les attaques afin de désorganiser les troupes.
Iga, village des ninjas
Cependant, la légende des guerriers en noir a perduré dans la culture populaire. Et le secret entourant Iga n’a fait que renforcer la fascination pour les ninjas. En effet, le château est entouré des plus hautes fortifications du Japon : plus de 30 mètres de haut ! Pendant les guerres civiles, Iga avait ses propres guerriers. Aujourd’hui, tu peux parcourir le musée dans lequel sont conservés les objets des ninjas et les archives. Un guide te fera aussi visiter la maison d’un ninja et te révèlera les cachettes, pièges et trappes mis au point pour se protéger des éventuels visiteurs. Ensuite, si tu en as envie, tu peux assister à un spectacle montrant quelques unes des techniques des ninjas. J’avais vraiment peur que ce soit kitch mais en fait, non, et c’est même assez drôle !
Enfin, je te conseille la visite du château d’Iga. Le temps semble se suspendre dès qu’on pénètre dans l’enceinte du bâtiment. C’est une superbe plongée dans le Japon d’autrefois !
Les cascades d’Akame
Apparemment, il y en aurait 48 mais ce chiffre serait plutôt une manière de signifier qu’il y en a juste… beaucoup ! “Akame” signifie “les yeux rouges”. La légende raconte qu’un habitant aurait un jour vu le dieu du feu Fudômyô chevauchant un boeuf aux yeux rouges. Il n’en fallait sûrement pas plus pour baptiser le lieu d’après l’apparition.
Le site, en tous cas, est vraiment splendide, surtout avec les couleurs de l’automne ! Attention par contre : ne va pas voir le vivarium aux salamandres, emblèmes du lieu. Elles sont enfermées dans des aquariums trop petits pour elles… Ne cautionne pas ce genre de pratique.
Que faire au Japon : Mes impressions
J’ai sincèrement adoré ce voyage, bien loin des grandes villes. Finalement, on se sent plus proche des légendes japonaises et de l’image quasi mythologique qu’on se fait du pays.
La région de Mie ne te fera peut-être pas tomber de ta chaise à chaque instant par la beauté de ses paysages (même si elle en a de très beaux) mais elle te permettra de vivre une magnifique expérience !
Si toutes ces idées de lieux hors des sentiers battus t’ont donné envie de partir en voyage au Japon, je t’ai concocté un itinéraire de 10 jours. Il reprend tous les lieux dont on vient de parler et je te donne aussi quelques infos pratiques supplémentaires.
1 Comment
Bonjour,
Nous allons au Japon en mai, malheureusement nous n’avons aps pensé à la Golden Week. Savez-vous me dire si il y a des endroits à éviter absolument?
Savez-vous me dire si la fréquentation ressemble à celle d’une journée à Diney Land Paris un samedi pendant la période de Noel?
Merci